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06/02/2015

Pas d'OTAN en Ukraine

La crise Ukrainienne ne concerne que l’Ukraine, l’Union Européenne et la Russie et surtout pas l’OTAN. Or il est évident que le président Petro Porochenko n’a qu’une idée : impliquer l’OTAN à laquelle il rêve d’adhérer.

Déjà les ministres de la défense de l’Alliance ont décidé de développer une force de réaction plus rapide regroupant 30 000 hommes, avec des éléments déployés en permanence dans les Pays Baltes, la Bulgarie, la Pologne et la Roumanie et un état-major à Szczecin en Pologne.  Ces éléments seront peu nombreux mais il est bien évident que c’est un avertissement à la Russie.

D’autre part le Etats Unis envisagent sérieusement de livrer des armes à l’Ukraine pour l’aider dans son combat contre les rebelles du Donbass. Il y a là une ingérence qui relève du même esprit que les guerres contre la Serbie, l’Irak et l’Afghanistan dont on peut voir au jour d’hui les conséquences désastreuses. S’agissant de l’Ukraine Washington n’a pas à intervenir dans les affaires européennes. L’Ukraine n’appartient pas à l’OTAN et n’y appartiendra probablement jamais, sa défense ne relève absolument pas de la vocation de l’Alliance. D’autant que l’Ukraine n’est pas agressée, si on ne considère pas la sécession de la Crimée qui est une autre affaire, mais en proie à une guerre civile dont la responsabilité est au moins partagée entre les deux camps.

Il appartient donc à l’U.E. de faire savoir à Washington qu’elle s’oppose formellement à l’immixtion dans cette affaire des USA et de l’OTAN et qu’elle entend la régler elle même avec la Russie et l’Ukraine.

C’est le sens que doit avoir la visite impromptue à Kiev et à Moscou d’Angela Merkel  et de François Hollande qui visiblement entendent parler au nom de l’Europe pour aboutir à une solution politique. On peut s’étonner de cette intervention de deux seuls pays de l’Union Européenne alors que celle ci vient de se doter d’un gouvernement avec le Polonais Donald Tusk comme président du conseil européen et l’Italienne Federica Mogherini comme haut représentant pour les affaires étrangères, mais le Pologne étant avec les Pays Baltes et la Suède un des états paranoïaques qui se prétendent menacés par la Russie, cette solution est peut être meilleure et plus efficace. D’ailleurs Donald Tusk voudrait aggraver les sanctions.

Car n’en déplaise à M. Porochenko, le président Poutine ne cherche absolument pas à annexer l’Ukraine avec ses dettes et son état de délabrement et de corruption mais voudrait aboutir à une solution politique, respectant les frontières actuelles sinon la structure de l’Etat.

Dans le développement de l’affaire ukrainienne on sent beaucoup plus la main des Etats Unis cherchant à contrer le retour de la Russie parmi les grandes puissances que celle de la Russie qui, ayant récupéré la Crimée voudrait s’en tenir là.

Partout l’ U.E., sous la pression des Etats Unis cherche à s’étendre vers l’Est au détriment de la Russie. Après l’Ukraine c’est maintenant en Moldavie – état qui n’a jamais existé en dehors de l’URSS – qui a élu un parlement où les partis pro-européens sont majoritaires, que les Etats Unis ont investi 1 milliard de dollars et l’Europe 1,8 milliard de dollars, créant ainsi un nouveau point de friction aux frontières de la Russie.

Il est urgent d’abandonner cette politique belliciste à l’égard de la Russie alors que l’Europe a besoin de son aide pour lutter en Syrie contre l’Etat Islamique et que les sanctions actuelles sont contre-productives, faisant certes souffrir la Russie, mais aussi perdre à l’Europe des débouchés. D’ailleurs sont de plus en plus nombreux parmi les 28 et en particulier la France et l’Allemagne, ceux qui cherchent une sortie de cette situation.

Ne nous laissons pas embarquer par les Etats Unis, l’Ukraine et quelques pays de l’est européen, dans une crise interminable où personne n’a rien à gagner sauf peut être les Etats Unis.

 

 

 

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14/12/2014

Russie: Levons les sanctions.

Sous le coup des sanctions et de l’effondrement du prix du pétrole, l’économie russe souffre, le rouble baisse, et l’inflation galope. Devons nous nous en réjouir ? Bien sur que non. La Russie est un partenaire de l’Union Européenne, un client et un fournisseur et d’un point de vue économique nous avons tout intérêt à sa prospérité. Politiquement aussi nous avons besoin de la stabilité de la Russie et Vladimir Poutine a la confiance de son peuple.

De toute façon les Russes sont un peuple qui sait souffrir et qui l’a toujours montré au cours de l’histoire. Politiquement nous n’obtiendrons rien et d’ailleurs nous n’avons rien à gagner à un changement et tout intérêt à rétablir la confiance avec la Russie.

L’Ukraine est le motif des sanctions, ont-t-elles quelque chance de modifier la situation ?

La Crimée qui n’aurait jamais du quitter la Russie, ne redeviendra jamais Ukrainienne et d’ailleurs sa population ne le souhaite pas. Pour le reste de l’Ukraine on accuse Poutine de vouloir annexer les régions russophones du Donbass, rien n’est moins sur, il préfèrerait certainement une solution politique laissant à ces régions une large autonomie. Mais actuellement, l’Ukraine a coupé les ponts économiques et monétaires avec ces régions qu’elle soumet à un bombardement à la mode de Bachar el-Assad, faisant des milliers de victimes civiles. Il est bien probable que la Russie apporte un soutien économique et militaire, mais peut elle faire autrement ?

Il faut ouvrir des négociations à trois, Ukraine, Russie, Union Européenne, mais surtout sans les Etats Unis avec la volonté d’aboutir à une solution politique acceptable maintenant l’Ukraine dans ses frontières actuelles.

Pour démarrer ce processus, levons les sanctions unilatéralement et sans condition, profitons de la période de Noël.

Nous avons besoin de la Russie dans d’autres domaines en particulier pour lutter contre le terrorisme en Irak et en Syrie, c’est le seul combat qu’il faille mener : nous sommes en guerre contre l’islamisme qui suscite partout le terrorisme, unissons les efforts de tous les pays de bonne volonté sans exclusive idéologique.

Et cessons de susciter d’autres problèmes chez les voisins de la Russie, Moldavie, Géorgie, Biélorussie, nous n’avons rien à y gagner.

 

 

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04/12/2014

La Moldavie aussi

Les élections législatives organisées en Moldavie le 30 novembre dernier donnent la majorité aux partis pro-européens, qui obtiennent 54 députés alors que les partis pro-russes ont 47 élus.

Il faut se rappeler que la Moldavie a signé le 27 juin dernier un traité d’association avec l’UE et que depuis mai les Moldaves peuvent circuler sans visa dans l’espace Shengen. Il y a eu là, comme en Ukraine, une manœuvre de l’ « occident » pour détacher la Moldavie de la sphère d’influence russe.

La Moldavie est un pays qui n’a jamais existé en dehors de l’Union Soviétique. Partie de l’ancienne Bessarabie, elle avait été rattachée à la Russie en 1812, le reste allant à la Roumanie et à l’Ukraine. Ajoutons que la Transnistrie russophone s’est constituée en République moldave du Dniestr, non reconnue par la communauté internationale, et la Gagaouzie menace de proclamer son indépendance.

Quel intérêt a l’Europe à créer une nouvelle zone de tension avec la Russie, en déstabilisant  un non-état de 3,5 millions d’habitants, sinon, pour complaire aux Etats Unis, en repoussant la zone d’influence russe vers l’est, au risque de créer une nouvelle source de conflit entre l’Europe et la Russie.

On va bien entendu accuser Vladimir Poutine de tout alors que les initiatives viennent à l’évidence de l’occident.

Un autre signe est apparu récemment en Europe de durcissement envers la Russie, quand l’UE a choisi comme président du conseil européen le Polonais Donald Tusk.

La Pologne, membre de l’OTAN depuis 1999 et de l’ Union Européenne depuis 2004, a gardé de son histoire mouvementée une crainte, quelque peu paranoïaque actuellement, de son voisin russe, qu’elle soupçonne d’idée de reconquête. Elle a tendance à s’aligner sur la politique américaine. Les hésitations européennes pour l’application de sanctions à la Russie dans la gestion du dossier ukrainien ont irrité Varsovie qui trouve que « l’Europe fait preuve de myopie stratégique ».

Si on considère que l’Europe a tout intérêt à normaliser ses relations avec la Russie pour en faire un partenaire plutôt qu’un adversaire, ce n’était probablement pas une bonne idée de choisir M. Tusk.

Monsieur Tusk est en particulier partisan de la relance des négociations sur le traité de libre-échange avec les Etats Unis qui ne manquerait pas d’inféoder l’Europe et de lui enlever le peu qui lui reste d’indépendance.

On n’invoquera pas bien sur de théorie du complot, mais on ne peut aussi que constater que la chute du prix du pétrole tombe bien à point pour déstabiliser l’économie russe et faire plonger le rouble. La clé du problème est à Riyad et il ne semble pas que les Etats Unis aient usé de leur influence pour obtenir de l’Arabie Saoudite une réduction du quota de production, pour soutenir les prix. Il est vrai que l’objectif de l’Arabie Saoudite est de rendre l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels non rentable et diminuer la concurrence.

On annonce qu’un nouveau cessez-le-feu a été signé en Ukraine entre le gouvernement ukrainien et les séparatistes à partir du 5 décembre. Espérons qu’il sera appliqué et qu’une nouvelle source de conflit ne va pas apparaître autre-part.

 

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14/11/2014

Le piège ukrainien

De Gaulle a déclaré un jour, « Les états n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts. » et pourtant si on regarde les actions récentes de la France à l’extérieur, on ne peut que constater qu’elles sont motivées non par l’intérêt de la France mais par d’autres raisons comme l’intérêt des Etats-Unis camouflés en OTAN, ou de bons sentiments comme la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. Il en fut ainsi en Libye où la France, sous couvert de l’OTAN mena une guerre irresponsable qui déstabilisa le Sahel et dont nous n’avons pas fini de payer les conséquences.

Il en est maintenant ainsi en Ukraine où l’Union Européenne s’est engagée avec la France, dans un conflit où nous n’avons rien à gagner ce qui n’a fait qu’aggraver la situation.

Que les Etats-Unis veuillent contrer la Russie et l’empêcher de redevenir une grande puissance est à la limite compréhensible, mais l’Europe !  Quand comprendra-t-on que notre intérêt en tant qu’Européens et Français est d’établir des rapports confiants et utiles avec la Russie ? Actuellement nous faisons tout le contraire.

Le début de la crise ukrainienne a été le projet d’accord à Vilnius entre l’Union Européenne, projet d’abord avorté et que nous avons signé ensuite avec l’oligarque chocolatier Petro Porochenko, parvenu au pouvoir à Kiev dans des conditions douteuses.

Il sera très difficile maintenant de ne pas admettre l’Ukraine dans l’UE même si on peut estimer qu’elle n’y a pas sa place et qu’elle nous coutera très cher.

L’Ukraine est un pays ruiné de 45 millions d’habitants auquel il manque quelque 40 milliards de dollars, dont l’économie, et en particulier l’industrie, est imbriquée dans celle de la Russie. Liée historiquement, culturellement et économiquement avec la Russie, elle n’a aucunement vocation à devenir européenne. Les Etats-Unis, qui ont vassalisé l’Europe grâce à l’OTAN, la pousse à s’étendre toujours plus vers l’est en particulier depuis la réunification de l’Allemagne, pour contenir l’influence russe. Nous avons ainsi intégré la Bulgarie, la Roumanie et les Pays Baltes, pour quel bénéfice ? Sinon l’immigration chez nous de ressortissants dont les Rom inassimilables ? Nous ne retirons aucun profit de cette annexion qui ne fait qu’affaiblir notre niveau de vie en augmentant le chômage et la concurrence extérieure.

Nous avons reconnu la validité des élections législatives ukrainiennes du 26 octobre dont les provinces russophones du Donbass étaient exclues. N’avons nous pas vu qu’ainsi nous reconnaissions la sécession de ces provinces ? Poutine les a aussi reconnues pour cette raison. Le piège s’est refermé quand nous avons refusé d’entériner les scrutins du 3 novembre, dans les provinces séparatistes de Donetsk et de Louhansk, que Poutine lui s’est empressé de reconnaître.

Il sera bien difficile maintenant de recoller les morceaux, d’autant que Kiev cherche à reconquérir ses provinces perdues par la force bombardant ses villes comme Bachar al Assad, sans soulever notre indignation.

Si l’Europe ne s’en était pas mêlée, l’affaire si elle avait seulement existé, serait depuis longtemps réglée par un accord entre l’Ukraine et la Russie, au profit des deux pays. Nous sommes maintenant partis dans une crise qui peut durer plusieurs années. Les sanctions imposées à la Russie jointes à la baisse du prix du pétrole, affaiblissent l’économie russe et provoquent la chute du rouble.

Mais l’Europe et la France sont aussi perdantes, la Russie étant un fournisseur et un client. N’avons nous rien de mieux à faire pour rétablir notre économie ? Par ces sanctions nous nous tirons une balle dans le pied, la non-livraison des Mistral en étant un remarquable symbole.

Ce qui est intéressant c’est de voir que pour d’autres c’est « business as usual ». Les Etats-Unis dépendent entièrement de la Russie pour leurs activités spatiales. Elle assure seule, en particulier le transfert des cosmonautes vers la station spatiales et lui fournit des moteurs de fusée.

Il est temps de négocier aves la Russie et l’Ukraine mais sans les Etats Unis, une sortie de crise acceptable et profitable à tous, sinon nous allons voir la Russie faute d’un accord avec l’Europe, se tourner vers la Chine.

 

 

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05/11/2014

Mare Nostrum.

Au lieu de patrouiller la Méditerranée pour arrêter l’immigration, notamment à partir de la Libye, la marine italienne, a mis en place fin octobre 2013, à la suite de la noyade de 366 immigrants au large de Lampedusa, l’opération Mare Nostrum destinée à porter secours aux réfugiés en mer.

On a ainsi sauvé des dizaines de milliers de personnes venues de toute l’Afrique et du Proche Orient, qui ont ensuite été conduites en Italie

Cette opération humanitaire a eu la conséquence que l’on pouvait prévoir, d’augmenter le nombre de candidats à l’immigration. Certains passeurs se contentaient d’entasser des immigrés dans des embarcations de fortune qu’ils abandonnaient au large avec l’espoir qu’elles soient récupérées par la marine Italienne.

Le nombre des fugitifs s’est multiplié ainsi que le risque de noyade qui a doublé. Il aurait mieux fallu ne rien faire.

L’Union Européenne veut remplacer Mare Nostrum par Triton mais en fait elle n’a pas de moyens, et les pays riverains ne veulent pas accueillir de réfugiés.

Il faudrait en fait patrouiller au large des côtes libyennes et empêcher les départs en reconduisant les embarcations à leur point de départ, cela nécessiterait l’accord de la Libye qui est devenue un état virtuel depuis la chute de Kadhafi.

C’est une des conséquences de l’intervention irresponsable menée par la France sous Sarkozy pour de faux prétextes. Kadhafi arrivait à contrôler et limiter les tentatives d’immigration.

A vrai dire le problème de l’immigration par voie maritime est la partie émergée de l’iceberg, Antonio Vitorino, ancien commissaire portugais européen, déclarait récemment au cours d’une conférence que 80% des passages se faisaient par voie terrestre notamment par la Grèce. Le nombre des immigrés clandestins est dans tous les pays un secret bien gardé toujours sous estimé plus ou moins volontairement et chacun cherche à s’en débarrasser  au profit de ses voisins .

La population de l’Afrique devant doubler d’ici à 2050, on peut penser que le « Camp des Saints » n’est pas loin.

 

 

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